[Récit] Une découverte étonnante

4 H du matin, planète dont le nom n’est pas répertorié, secteur Hutt

Depuis plusieurs jours déjà, Telmaasi est sur cette planète. Alors qu’elle quittait Tatooïne après avoir trouvé le jedi renégat qu’elle cherchait, elle a senti un grand trouble dans la force. Comme si un drame horrible venait de se nouer.
Telmaasi s’est alors détournée de sa route pour Tython et a rebroussé chemin. Guidée par ses sensations, elle a découvert cette petite planète, perdue, qui ne figure pas sur la carte stellaire de son vaisseau. Après plusieurs heures en orbite, passée à scanner et observer la planète, Telmaasi découvre des traces de civilisations en plusieurs points. Les relevés sur la qualité de l’air et de l’environnement étant globalement positif, elle décide d’atterrir et d’explorer la planète. D’autant qu’elle ressent un fort tiraillement en son cœur. Comme si la Force l’appelait.
Pendant ces quelques jours, elle a exploré de nombreuses ruines. Les traces de civilisations révèlent une colonie Miraluka. Mais les impacts de canon un peu partout, les traces d’incendies et les cadavres laissent à penser qu’ils ont été attaqués il y a peu de temps. Il y a également de nombreux cadavres gamoréens, rodiens ou encore rattataki qui traine sur le sol, prouvant que les Miralukas ne se sont pas laissé abattre comme des moutons et que la Force est avec eux.

Mais hélas, en plusieurs jours d’exploration, elle n’a pas trouvé trace d’un seul survivant. Pourtant, elle ressent toujours ce tiraillement. Avec dignité, elle a procédé à l’inhumation des corps Miralukas et a rassemblés les autres dans des fosses communes qu’elle a recouvert de chaux et de terre ainsi que d’immenses rochers ou débris de bâtiments. Avançant de village en village, elle sent qu’elle se rapproche de la source de son trouble. Les heures passant, elle ressent de plus en plus la Force qui émane d’un endroit précis. Une force pure, mais incontrôlée. Quand enfin, elle arrive dans le village d’où émanent ces sensations, elle se retrouve face à 2 piles de cadavres.
L’une est ordonnée, les corps des Miralukas sont allongés, le visage serein, les bras croisées sur la poitrine, l’autre n’est qu’un empilement grossier de corps de différentes races, empilés là sans ménagement. Alors qu’elle observe ces 2 piles, elle ressent derrière elle une présence, et la peur. Doucement, elle avance vers les corps des Miralukas et répète le rituel qu’elle n’a cessé d’accomplir ces derniers jours. Elle ressent toujours la peur derrière elle, mais elle sent aussi la tristesse. Une tristesse infinie et une fatigue énorme.

- « Viens, il est l’heure pour toi de pleurer les morts pour marquer ton deuil. », dit Telmaasi à destination de la présence qu’elle ressent.

Un enfant s’approche alors, hésitant, les larmes ont trempés le bandeau qu’il a devant les yeux. Son corps est couvert de poussière et de sang. Mais son esprit brille comme un phare au milieu de la tempête.
Pendant près d’une heure, il se tient serré dans les bras de Telmaasi et pleure, enfin, sur les évènements qui se sont produits.

Après l’inhumation, Telmaasi emmène son protégé au plus proche point d’eau. Elle le déshabille et le lave, des pieds à la tête. La vue des blessures qui lui ont été infligées étreignent son cœur. Elle sent la colère monté en elle. Rapidement, elle la jugule, la contrôle. Puis, après l’avoir habillé de quelques habits propres qu’elle a trouvés dans le village, elle lui propose de l’accompagner dans son vaisseau, là elle pourra s’occuper de lui, le nourrir et le soigner. Et là où il pourra dormir, sans craindre l’ennemi.
Le jeune garçon hésite, il a du mal à abandonner son village, même si celui-ci est désert. Mais il se range à la raison et fini par accepter.

- Alors dis-mon petit bonhomme, quel est ton nom ? », demande Telmaasi tout en faisant route vers son vaisseau.
- « Je m’appelle T’illon. », répond-il d’une petite voix.
- « Moi je suis Telmaasi, membre de l’ordre jedi. Tu as entendu parler de nous ? »
- « Ou… oui, maman m’a souvent parlé de vous. », répond T’illon.
- « Comment s’appelait-elle ? », demande Telmaasi.

Pendant de longues heures de marche, Telmaasi pousse T’illon à s’épancher, à raconter sa vie, à se souvenir des bons moments. A la fin, T’illon est sur ses épaules. Epuisé par de longues journées passées seul à essayer de survire l’ont grandement affaiblis. Il s’endort, perché sur ses épaules, la tête reposant sur celle de Telmaasi et se laisse bercer par sa démarche chaloupée.
Quand il se réveille, il est dans un lit confortable, au chaud sous une couverture. En tournant la tête, il découvre Telmaasi, assise à même le sol, dans une position qu’il a déjà vu de nombreux adultes adopter. D’elle émane une lumière dorée apaisante. Elle respire le calme et la douceur. Sentant qu’il bouge dans son lit, Telmaasi lui sourit et ouvre les yeux.

- « Bonjour T’illon, tu as bien dormi ? », demande-t-elle en se levant avec souplesse.
- « Oui, merci madame. », répond T’illon en repoussant la couverture.
- « Appelle-moi par mon prénom, T’illon, ce sera plus facile. », répond-elle en venant le serrer dans ses bras.
Il se laisse faire, goûtant ainsi à la chaleur de ses bras qui le réconforte.
- « J’ai une surprise pour toi T’illon. », dit-elle en le sortant de son lit et en l’emmenant dans une autre pièce du vaisseau.
- « Une surprise ? C’est quoi ? », demande l’enfant.
- « Si je te le dis, ce ne sera plus une surprise. », répond-elle en riant.

Elle l’emmène devant une armoire, et l’ouvre. Dedans, elle a disposé plusieurs masques et bandeaux que les Miralukas ont l’habitude d’utiliser pour mettre devant leurs orbites vides. C’est la Force qui leur permet de « voir ».

- « Avances-toi, et choisis T’illon. », dit-elle ne le poussant gentiment vers les bandeaux.
T’illon prend son temps, puis finalement il sélectionne un fin bandeau métallique. Enlevant le sien, il le remplace rapidement et se retourne vers Telmaasi. Il caresse sa joue gauche, celle qui est marquée par la cicatrice de brûlure.
- « Je choisis celui-ci. Je veux pouvoir toucher cette cicatrice et me rappeler ce qui s’est passé ici. Car personne ne doit oublier le mal qui a été commis. », dit T’illon, sa voix se durcissant.
- « C’est un bon choix T’illon, c’est un bon choix. », dit-elle en s’approchant en le prenant dans ses bras.

Telmaasi passe encore plusieurs jours sur cette planète, ne souhaitant pas brusquer l’enfant en partant trop vite. Pendant ce temps, elle apprend à faire connaissance avec lui. Comme elle le soupçonnait, la Force est avec lui, et elle est puissante. Elle prend sur elle de lui apprendre rapidement un exercice de relaxation et de contrôle.
L’enfant parle peu, mais malgré les récents évènements, il sourit. Il ressent de la tristesse, mais il a surtout la volonté d’aller plus loin, de dépasser cette douleur. Cette force de caractère et sa facilité à manipuler la Force convainque rapidement Telmaasi que cet enfant doit devenir un jedi.
Un matin, alors qu’elle prépare le petit déjeuner pour eux deux, elle est surprise par l’arrivée de T’illon pendant qu’elle chante un petit air enjoué.

- « Ta voix me rappelle celle de maman. », dit-il doucement en s’asseyant.
- « Ah ? Elle aussi chantait le matin ? », demande Telmaasi en lui amenant son assiette.
- « Elle chantait toute la journée. Quoi qu’elle fasse, elle chantait. Sa voix m’a bercé depuis toujours. », répond-il, une larme glissant sur sa joue.
- « Je suis vraiment désolée pour toi T’illon. Je sais que ce n’est pas facile à comprendre, mais tu dois savoir que tes parents sont avec nous. Ils font partie de la Force, de la trame de l’univers. Quoi que tu fasses, où que tu ailles, ils sont avec toi. », lui dit-il pour le réconforter.

Mais T’illon abandonne rapidement son chagrin derrière lui. Avide de connaissances, il demande à Telmaasi si elle peut lui apprendre un autre exercice. Telmaasi se livre à plusieurs exercices avec T’illon, testant ses capacités et son esprit. Rapidement, les premières conclusions auxquelles elle est arrivée en le faisant travailler se confirment. T’illon est né pour être un jedi.
Quand elle lui fait part de son intention de retourner sur Tython et l’emmener avec elle pour qu’il puisse grandir au sein de l’ordre et devenir un jedi, T’illon commence par paniquer. Il faut de longues heures à Telmaasi pour le calmer et lui faire comprendre que ce choix est le bon. Finalement, il se calme, et s’endort dans ses bras. Telmaasi le berce de longues minutes, bouleversée par son chagrin. Elle est jedi depuis un moment et appris à contrôler ses émotions. Mais ces derniers jours, sa maîtrise a été mise à rude épreuve. Ce qui est arrivé à cet enfant la touche au plus profond d’elle-même. Elle a passé de nombreux jours avec lui, le soignant, le distrayant, le rassurant. Lui redonnant une vie. Elle se sent comme une mère avec son fils. Et alors qu’elle le berce sur ses genoux, elle se sent fondre d’amour pour ce petit garçon à l’esprit si fort. En tant qu’érudit de l’ordre jedi, elle connait le piège des sentiments. Pourtant, elle a l’impression qu’il va lui apporter tellement de choses qu’elle ne peut reculer devant l’épreuve.
Elle en est là de ses réflexions quand soudain T’illon s’agite dans son sommeil. Il semble faire un cauchemar, et s’agite beaucoup.

- « Maman, non, ne lui faites pas de mal. Monsieur s’il vous plaît, ne la frappez pas. », dit-il d’une voix paniquée, en proie à un horrible cauchemar.
Telmaasi referme l’étreinte de ses bras sur lui et parle d’une voix douce pour le rassurer.
- « Je suis là T’illon, n’aie pas peur, je suis près de toi. », dit-il doucement.
- « Maman ? C’est toi ? », demande T’illon se calmant en sentant l’étreinte de Telmaasi.
Elle met plusieurs minutes avant de répondre, puis se décide.
- « Oui mon chéri, je suis là. Dors, ce n’est qu’un mauvais rêve. », repond-elle enfin à la question de l’enfant.

Le cauchemar semble s’achever, T’illon se détend et continue son sommeil paisiblement. Telmaasi se lève, portant l’enfant jusque dans son lit. Mais contrairement à son habitude, elle ne quitte pas la chambre. Elle s’allonge à côté de T’illon, et agissant d’instinct, elle le couvre d’un bras protecteur puis s’endort à ses côtés.
Le lendemain matin, lorsqu’elle se réveille, T’illon dort encore sagement, sa main refermée autour d’un de ses leku. Elle le regarde, comme si elle le voyait pour la première fois. Elle a pris une décision hier, lourde de conséquence, mais elle est heureuse de l’avoir prise. Quelques minutes plus tard T’illon ouvre les yeux. En voyant Telmaasi, il lui sourit, il se rapproche d’elle et prononce ses simples mots qui lui apportent plus de plaisir qu’elle n’en a rarement eu.

- « Bonjour maman. », dit-il de sa petite voix ensommeillée.
- « Bonjour mon fils. », répond-elle en le serrant contre lui.

Ils passent encore 2 jours sur cette planète, puis partent en direction de Tython. A leur arrivée au temple jedi, une grande agitation semble s’être emparée des lieux. Telmaasi demande à rencontrer rapidement le conseil, mais elle se heurte à un mur. Le Conseil est aux prises avec une crise importante et a plus important à faire.
Telmaasi prend donc la décision d’emmener son fils adoptif en visite sur la planète et lui fait découvrir les milles et unes merveilles des grandes forêts de pins. Emerveillé, T’illon court de partout, découvrant cet environnement envoûtant. La sensation de chaleur qui l’entoure sur cette planète lui donne l’impression de planer en permanence. La planète n’est pourtant pas sans danger, et au détour d’un chemin, T’illon tombe nez à nez avec un rôdeur plutôt agressif. Mais il ne s’en laisse pas compter. Alors que le rôdeur saute, T’illon roule sur le côté évitant ainsi un coup de griffe vicieux de la créature et se relève, une grosse branche à la main. Il saute alors droit sur l’animal et fracasse sa branche directement sur sa tête. Sonne le rôdeur recule et s’apprête à bondir sur un T’illon désarmé, mais un gros rocher vient s’écraser sur lui, évitant ainsi un sort funeste à l’enfant.
Telmaasi court vers son fils, un peu paniquée.

- « Ça va ? Tu n’as rien ? », demande-t-elle tout en l’examinant.
- « Non c’est bon, il n’était pas assez rapide pour m’avoir de toute façon. », répond T’illon en souriant et en bandant ses muscles.
- « Petit intrépide. Il faut s’éloigner de son ennemi quand on est désarmé, pas lui sauter dessus. », ajoute Telmaasi en le grondant.
- « Ah bon ? Moi je pensais justement rester le plus près possible, ne pas entrer dans son jeu mais imposer le mien. », répond l’enfant très étonné de se faire gourmander.
- « Je … », commence Telmaasi.
- « Il a raison Telmaasi. Et tu le sais. », l’interrompt une voix masculine qui résonne à travers la campagne.

Telmaasi se retourne et voit un jedi se diriger vers elle.

- « Maître Syo ? Que faites-vous là ? On m’a dit que le Conseil était occupé. », demande Telmaasi surprise.
- « J’avais besoin de réfléchir, de peser le pour et le contre avant de prendre une décision, alors je suis venu méditer dans ce petit coin calme. », répond Syo en s’agenouillant dans l’enfant.
- « Bonjour mon garçon, je suis Maître Syo Bakarn, membre de l’ordre jedi. Comment t’appelles-tu ? », demande-t-il à T’illon en lui tendant la main.
- « Je m’appelle T’illon monsieur, et je me promène avec ma maman. », répond l’enfant avec un grand sourire en lui tendant la main.
- « Maman ? Voilà qui est original. Il faudra que tu m’expliques ça Telmaasi. », répond Syo en riant en se relevant.
- « Oui Maître Syo. », répond celle-ci automatiquement.
- « Mais plus tard. Je disais donc que tu as raison mon garçon. Dans la situation où tu te trouvais, te porter au contact et ne pas laisser le rodeur jouer à chat avec toi était la meilleure option. Tu as l’esprit vif pour un enfant si jeune. », reprend Maïtre Syo en s’asseyant devant l’enfant.
- « Maman dit que la Force est avec moi. », répond T’illon pas très sûr de lui.
- « Et elle a raison sur ce point-là. Je le sens moi aussi, elle t’entoure et en même temps émane de toi, avec force, comme une rivière de montagne qui dévale les pentes vers la vallée. », lui répond le jedi en souriant.

L’après-midi se passe simplement, en discussion diverses. Mais en fait Maïtre Syo apprend tout ce qu’il a besoin de savoir sur T’illon et Telmaasi. Alors que T’illon s’est endormis bras de sa maman, épuisé par les émotions et les discussions, Maître Syo discute longuement avec Telmaasi. Il jauge son état d’esprit et cherche à savoir ce qui la motive dans cette expérience et si danger il peut y avoir. Lorsque ‘il s’estime satisfait par ses réponses, il la laisse en paix avec son fils, tout en lui demandant de se présenter demain au temple pour un entretien avec le Conseil.

Alors que le soir descend doucement sur Tython, Telmaasi retourne au temple avec son fils et elle passe la soirée avec lui, à lui faire visiter le temple et à lui expliquer ce qu’est l’ordre jedi et sa raison d’être.
Alors qu’il s’endort dans son lit, T’illon prononce une dernière phrase avant de céder aux assauts de Morphée :

- « Maman, je veux être un jedi comme toi. », dit-il de sa petite voix endormie.
- « Je pense que tu le seras T’illon, je pense que tu le seras. », lui répond Telmaasi en venant l’embrasser.

Le lendemain matin, T’illon et Telmaasi se présente au Conseil. Rapidement, et suite au témoignage de Maitre Syo, T’illon est admis en tant que Padawan au sein de l’ordre. Très fier, il affiche un grand sourire et revêt avec plaisir la longue robe de bure qui lui est présentée. Telmaasi quant à elle est envoyée en mission de diplomatie pour le compte du Conseil dans les mondes du Noyau. Elle a encore quelques heures à dépenser avec T’illon mais doit se mettre en route rapidement car la situation dégénère assez vite sur Corellia et ses services sont requis rapidement.

T’illon est bien triste de découvrir que sa nouvelle maman ne pourra pas rester auprès de lui, mais Telmaasi lui rappelle que c’est dans l’ordre des choses. Que les jedis ont une mission et qu’ils se doivent de l’accomplir, au mieux de leurs capacités.
Finalement, elle l’embrasse une dernière fois, et pars avec la promesse qu’il sera un bon jedi et qu’elle sera fière de lui.

Alors que son vaisseau s’envole, T’illon lève la tête vers le ciel et repense à cette femme qui est maintenant sa mère. Elle lui a redonné une vie, et ça il ne l’oubliera jamais.