[Récit] La rencontre

**Lihan** Lun 21 Mai - 12:29

Astroport de Mosesly, vers midi, un jour comme un autre,

« C2, je t’ai déjà dit que tu restais sur le White Cloud. On est sur Tatooine, tu n’es pas adapté pour survivre sur cette planète. », dit Lihan en repoussant fermement le droïde de protocole sur la rampe de débarquement.
« Mais maîtresse, comment puis-je vous aider si je reste ici. Je devrais … », essaye de répondre le droïde tout en faisant demi-tour.
« Tu restes avec X10 et tu tiens le vaisseau prêt au décollage. Et tu gardes le com ouvert, pour les urgences. », dit Lihan en s’éloignant, accompagnée d’un wookie à l’air menaçant.

Quelques minutes plus tard, elle entre dans la cantina et se dirige directement vers le bar. Après avoir payé 2 verres de boissons locales, elle va s’asseoir, accompagnée de son wookie, dans le fond de la cantina, dans une alcôve tranquille et discrète.

« Fais attention Bowdaar. Ce rôdien est une véritable saleté. Il n’a pas hésité à trahir plusieurs de ses contacts pour se faire des crédits. Je ne souhaite pas que ce salaud puisse se faire de l’argent avec la prime que j’ai sur la tête. », dit-elle en se penchant en arrière et en sirotant son verre.

Bowdaar acquiesce et se fond dans la foule pour se faire plus discret.
Il faut encore une bonne heure avant qu’un rôdien entre dans la cantina. Il regarde autour de lui et se dirige vers l’alcôve en réponse au signe de main de Lihan. Au passage, il s’arrête au bar et commande un verre.

« Vous êtes Tessa ? », demande-t-il en s’asseayant.
« C’est bien moi. On avait dit 13h, infâme bouse verdâtre. Ça fait 1 heure que je poireaute dans ce trou en t’attendant. Refais-moi un coup comme ça et je refais le mur avec ton sang. », crache Lihan avec haine.
« Comment oses-tu me traiter … », se rebelle le rôdien en commençant à se lever et à sortir son arme.

Bowdaar surgit de derrière le rideau et attrape le rôdien par le cou. Puis il le soulève, le secoue jusqu’à ce qu’il lache son arme et le jette en travers de la table. Quand le rôdien essaye de bouger, il voit le canon d’un pistolet blaster pointé entre ses deux yeux.

« Crache ton info et casses-toi. Tu as 30 secondes, au-delà, tu mourras. », dit Lihan en le menaçant et en écrasant son pistolet blaster sur le visage du rôdien.

2 minutes après, elle quitte la cantina, laissant un rôdien en sang sur la table et avec l’info qu’elle est venue chercher. Alors qu’elle va franchir la porte de la cantina. Elle entend un bruit de sabre laser qui s’allume, puis le cri d’une personne. Elle plonge au sol, et se retourne pour analyser la situation. Elle se relève aussitôt et se dirige vers une Twi’lek vêtue d’une longue robe et armée d’un sabre laser. A ses pieds, un corps est étendu, raide.

« Le rôdien que vous avez laissé là-bas a fait un signe à ce monsieur par terre. En réponse, il a sorti un pistolet blaster et s’apprêtait à vous tirer dans le dos. Quand je lui arrachai son arme des mains par télékinésie, il s’est jeté sur moi comme un fou furieux avec une vibrolame. Je ne souhaitais pas le tuer, mais il s’est littéralement empalé sur mon sabre. », dit la Twi’lek en rangeant son arme.
« Je vous remercie Jedi, je vous en dois une sur ce coup-là. », dit Lihan en retournant le corps pour l’examiner. « Eddie le rapide. Alors c’est ici que cet abruti se planquait. », dit-elle en reconnaissant la victime. « Il est tombé bien bas pour accepter de devenir un assassin au service de ce minable ver de terre. Mais au fait, il est où … ah le voilà. Sors de dessous cette table et viens défendre ta vie. », dit Lihan en trouvant le rôdien qui se trouve sous une table.

Bowdaar se précipite, vexé de ne pas avoir repéré le complice, il jette la table sur le côté et attrape le rôdien par ses vêtements. Il l’emmène directement dans la rue et le laisse choir sur le sol. Lihan a suivi Bowdaar dans la rue.

« Choisis ton arme Grannik. Toi et moi on va se battre. Chaque personne qui traite avec toi finit avec un couteau dans le dos. Il est temps que tu payes pour ça. », lui crie Lihan.
Un peu sonné, le rôdien se relève doucement, un cercle se forme autour d’eux et les paris fusent. Après une grosse minute, il a suffisamment repris conscience pour analyser la situation.
« 10 000 crédits à qui tuera cette chienne. », crie-t-il.

Cette annonce fait forcément réagir quelques personnes, mais le premier qui se précipite vers Lihan repart directement d’où il vient, sauf qu’il repart plus vite que prévu et s’écroule lamentablement au sol en glissant sur plusieurs mètres. Puis un morceau de speeder vient s’écraser dans le dos d’un autre qui courait vers la contrebandière.

« Le prochain qui essayera de gagner les 10 000 crédits du rôdien va le regretter. Allez Grannik, misérable marchand d’esclave. La justice attend depuis trop longtemps. Bats-toi courageusement, ce sera la seule manière pour toi de partir dignement. », dit Telmaasi, la main tendue, tenant en lévitation un autre morceau de speeder.
Grannik se jette sur l’un des corps inconscient et s’empare de son blaster. Il se retourne et tire. Mais Lihan est déjà cachée derrière une caisse et le tir vient s’écraser dans celle-ci. Elle se relève avec la vitesse d’un cobra qui jaillit, et ses 2 blasters font feu. Grannik est renversé sous le choc, 2 trous fumants dans la poitrine. Alors qu’il essaye de se relever, un tir l’atteint à la tête et celle-ci explose comme une citrouille trop mûre.

« Vie misérable, mort misérable. », commente Lihan en rangeant ses armes. « Bowdaar, récupère notre part sur les paris. », ajoute-t-elle.
« Joli, efficace et rapide. Vous êtes à la hauteur de votre réputation. », dit la jedi en s’approchant de Lihan.
« Ma réputation ? Je ne savais pas qu’elle était connue des jedis. Vous avez un avantage sur moi, vous me connaissez. Vous êtes ? », répond Lihan en se tournant son interlocutrice.
« Telmaasi, maître jedi. Je vous cherche depuis quelques semaines. Nous travaillons sur le même créneau, l’esclavagisme. », répond Telmaasi
« Le sacro-saint ordre jedi qui se bouge le cul et se mêle au bas peuple. Et ben la galaxie doit vraiment se faire chier pour qu’un jedi me cherche sur Tatooine. », dit Lihan en lui tournant le dos.
« Je sens une légère rancune dans le ton de votre voix. », répond Telmaasi, un peu ennuyée par cette réaction.
« Sans blague. Ça fait 15 ans que je pourchasse ces chiens d’esclavagistes et à cause des jedis, j’ai tout perdu. Ma vie, mes amis, ma famille, l’amour de ma vie. Alors moi les jedis, j’ai du mal. Merci pour m’avoir sauvé les miches et au revoir. »
« C’est faux et vous le savez aussi bien que moi. Vous avez choisi de partir pour le protéger. Je sais que ce que maître Deanchak vous a demandé était difficile, mais c’était votre choix, pas celui des jedis. Et vous avez dû le faire à cause de votre entêtement à lutter contre les esclavagistes sans vous couvrir suffisamment. », lui répond Telmaasi avant qu’elle puisse s’en aller.

Lihan s’arrête, elle serra les poings de colère, ses mains tremblent, elle s’agrippent à ses armes, mais ne les sort pas. Telmaasi recule d’un pas et se prépare au pire. Soudain, les épaules de Lihan s’affaissent. Telmaasi entend des sanglots étouffés.

« Dites-moi comment il va ! S’il vous plait ! », dit Lihan, la voix enrouée.
« Hélas je ne peux pas vous répondre. Il a fui l’ordre peu après votre départ et depuis nous n’en avons plus de traces. », répond Telmaasi en s’approchant de Lihan et mettant une main apaisante sur son épaule. « Mais venez, nous devrions parler de tout ceci ailleurs. Assez de spectacle pour aujourd’hui. », ajoute-t-elle en l’entrainant vers les hangars des vaisseaux.

Quelques heures plus tard, Lihan se trouve à bord du vaisseau de Telmaasi. Elle digère les révélations de Telmaasi. Elle se sent perdue. Elle pensait que son choix aurait sauvé Soyal, mais apparemment ce ne fut pas le cas. Alors elle remet tout en cause. Soudain, son oreillette crépite.

« Maîtresse, une troupe armée se dirige vers le vaisseau. Et il n’ont pas l’air de bonne humeur », déclare C2 dans l’oreillette.
« Décolle, dis à X10 de prendre le cap au nord, aux cordonnées que je transmets. Sors le canon et mets-le en automatique pour accueillir nos hôtes. Je suis dans un autre vaisseau, on vous rejoint au cap 3.5 dans 20 minutes. », répond Lihan en reprenant rapidement son empire sur elle-même.

Puis, elle suit Telmaasi vers le poste de pilotage et l’aide à faire décoller le défenseur. Quelques minutes plus tard, les 2 vaisseaux atterrissent côte à côte sur un plateau rocheux. Les 2 rampes s’abaissent et plusieurs individus sortent du cargo.

« Alors Lihan. C’est quoi le plan ? », demande le plus vieux.
« On entre, on rase, on sort. Pas de prisonniers. 2 équipes, une sur l’attaque, l’autre chargée de la libération des esclaves. On fait ça propre. », répond Lihan en vérifiant son équipement.
« Je vous accompagne. D’après mes informations, plusieurs ce réseau est dirigé par un clan de mandalorien. Vous aurez besoin de mon aide. », ajoute Telmaasi.
« Je vous présente Telmaasi, Maître jedi. Elle accompagne l’équipe d’attaque, tout comme moi. Bowdaar, toi et Griggs vous prenez en charge l’équipe de libération. Trouvez les esclaves, un vaisseau et faites sortir tout le monde. », ajoute Lihan avant que ses hommes réagissent aux propos de Telmaasi.

Quelques minutes plus tard, les 2 équipes sont sur le pied de guerre. X10 a fait décoller le White Cloud et se tient prêt à lancer l’offensive. Sur un signal convenu, il déclenche le feu du ciel. Fonçant à toute allure vers le sol, il tire tous plusieurs missiles sur les défenses de la base esclavagiste. Puis redresse et passe en rase motte en larguant une bombe juste devant la porte blindée qui protège l’entrée. Celle-ci est pulvérisée par la puissance de l’explosion et les débris volent sur plusieurs dizaines de mètres, déchiquetant les esclavagistes qui n’ont pas pu se cacher.
Les 2 équipes lancent alors leurs speeders sur la route qui dessert la base. Les 3 speeders de tête lâchent plusieurs rafales de blasters pour dégager le chemin, et c’est sans encombre que tout le monde entre dans la base qui est en plein chaos.

« On se sépare, rendez-vous dans ½ heure au point défini. Bonne chasse et pas de pitié. », crie Lihan pour couvrir le bruit des explosions que se succèdent.
La première équipe se lance alors dans le combat, avec Lihan et Telmaasi à sa tête. Pas de pitié, tel est le mot d’ordre. Pas un esclavagiste ne survit à la charge de l’équipe de combat. Protégé par 2 droïdes de combat qui tirent en continu, les contrebandiers progressent rapidement à l’intérieur des bâtiments et élimine toutes menaces à la vitesse de l’éclair. Telmaasi pleure à chaude larmes tout en se battant. Pas un seul esclavagiste n’essaye de se rendre. Elle pensait pouvoir racheter quelques âmes. Mais la noirceur les emplit tous, et elle doit y mettre fin.
Quelques 3 minutes plus tard, l’équipe d’attaque arrive devant une grande double porte et Telmaasi les arrêtent.

« Attendez. Il est là. Je le sens. Et il n’est pas seul. », dit-elle en fermant les yeux et en posant la main sur la porte.
« Et merde, on va se faire allumer dès notre entrée dans la pièce. », grogne un homme.
« Non, je peux dresser un écran de protection. Mais je ne peux pas vous couvrir tous. Au mieux je peux protéger 2 personnes en plus de moi. », dit Telmaasi.
« Bon, on prend un droïde et on y va à 2, les autres, repli. Vous allez soutenir l’équipe d’extraction. Tâchez de voir au passage si vous arrivez des trucs qui ont valent la peine d’être volés. », ordonne Lihan.
« Non, je viens avec vous. », déclare un jeune homme plein de fougue. « Il est hors de question que vous entriez ici sans moi. J’ai juré de vous défendre, je ne vais pas rompre mon serment. », dit-il en s’avançant vers Lihan.
« J’ai pas le temps de jouer Corso. C’est du sérieux-là. J’ai pas envie de perdre du monde sur ce coup-là. », répond Lihan en essayant de la repousser.
« Dans ce combat, vous allez avoir besoin de quelqu’un qui sache improviser et résister. Je suis doué pour les 2. Donc je viens. Que vous soyez d’accord ou pas. », lui répond-il en résistant à sa poussée. « Les autres, en soutien de Griggs et Bowdaar, et déployez les droïdes sur les flancs en protection. », ajoute-t-il en se tournant vers le reste du groupe.
« Ca marche Corso. Allez les gars on y va. Tâchez de pas vous faire buter capitaine. », dit l’un de ses hommes en lui faisant un clin d’œil. Puis il part au pas de course avec le reste du groupe et les 2 droïdes.
« Corso bon sang, mais qu’est-ce qui … », s’énerve Lihan.
« Laissez-le Lihan. Il a raison et vous le savez. Il sera bien plus efficace qu’un droïde. », dit Telmaasi en posant une main sur son épaule.

Lihan reprend sa respiration tout en regardant Corso dans les yeux. Son courage et sa détermination n’ont jamais été mis en cause. Sa fidélité non plus. Depuis qu’elle l’a ramassé sur Ord Mantell, il s’est avéré un compagnon efficace et d’une loyauté à toute épreuve. Elle se surprend à détaille son visage, la couleur de ses yeux, ses cheveux, la fine cicatrice sur son menton. Elle se secoue et remet ses idées en place.

« Ok, on fait comme ça alors, plus le choix. », dit Lihan en baissant les bras. « Tâche de tenir à l’abri des mauvais coups. Je ne tiens pas à ressortir d’ici avec ton corps dans les bras. » ajoute-t-elle à l’intention de Corso.
« Ne vous inquiétez pas pour moi Capitaine. », répond-il avec plein d’assurance.

Lihan va poser des charges cinétiques sur la porte, destinées à la faire exploser. Pendant ce temps, Telmaasi dresse son écran protecteur. Corso lui, un genou à terre, épaule son fusil et se tient prêt à jaillir dans la pièce ou à faire feu en fonction de ce qui sera le mieux.
Quelques secondes plus tard, la porte est propulsée vers l’intérieur de la pièce. Profitant du nuage de fumée et des débris, Lihan entre en courant et plonge derrière un immense canapé. Les tirs de blasters qui s’écrase sur l’écran de Telmaasi prouve son efficacité. Corso ne perd pas de temps, dès qu’il repère une cible, il l’exécute d’un tir à la tête. Telmaasi elle entre dans la pièce en maintenant son écran. Elle lutte contre un flot d’éclair de force qui essaye de la déchirer. Repérant un paquet d’ennemis, Lihan jette une grenade aveuglante vers eux ; puis déchaine les enfers. Couplés aux tirs de Corso, les esclavagistes ne peuvent résister à ce barrage de feu et tombent comme des mouches. Mais soudain, Telmaasi vole à travers la pièce. Son adversaire vient de l’éjecter et elle s’écrase contre un mur. Voyant ce qu’elle identifie comme un Sith sauter vers Telmaasi, Lihan déclenche son détonateur à impulsion et immédiatement, il est renvoyé vers son point de départ. Il atterrit comme un chat mais ses yeux sont remplis d’étoiles et ses oreilles bourdonnent. Lihan en profitent pour placer un rafale suivie d’un tir à la tête qu’il arrive à parer en dernière extrémité. Corso en profite et place lui aussi quelques tirs heureux. Mais le Sith ne s’en laisse pas compter. D’un bond il est sur Corso et son sabre se plante dans son épaule. Corso hurle de douleur tout en portant un grand coup de crosse dans le visage de son ennemi. Lihan hurle aussi, mais elle c’est de peur. La peur de perdre à nouveau quelqu’un. En ¼ de seconde elle réalise qu’elle tient à Corso bien plus qu’elle ne veut se l’avouer et refuse de le perdre lui aussi.
« Crève ordure. Pourriture Sith. », hurle-t-elle de rage tout en déchargant un tir doublé ravageur.
Telmaasi qui a repris conscience enveloppe Corso d’un halo protecteur et le soigne rapidement grâce à la force. Elle assome ensuite le sith qui se retournait vers Lihan et lance une volée de débris vers lui. Gêné dans ses mouvements, le sith ne peut empêcher Lihan de décharger toute sa colère sur lui. Les impacts se multiplient et il ploit sous la douleur. Un genou au sol, il sent la fin approcher. Telmaasi en profite pour faire voler un fauteuil droit vers lui. Incapable d’esquiver, il prend le coup de plein fouet. Son corps s’écrase contre le mur avec un bruit écoeurant et il cesse de bouger.
Lihan court vers Corso, elle le soulève doucement et regarde s’il est toujours en vie. Quand il ouvre les yeux, il voit son visage inquiet penché vers elle.
« Je suis solide Capitaine, je ne vous abandonnerai pas aujourd’hui. », dit-il en souriant.
« Imbécile. Je t’avais dit de te tenir à l’abri des mauvais coups. », ronchonne-t-elle en l’aidant à se relever. Elle essaye de masquer son inquiétude.
« Et vous laisser prendre un pareil coup de sabre ? Et puis quoi encore ? Je ne suis pas là pour vous laisser prendre les baffes à ma place. », répond-il en se relevant. Il sent bien que Lihan est troublée, et il essaye de pousser son avantage en la déstabilisant un peu plus. « Merci de m’avoir soigné m’dame. », dit-il n se tournant vers Telmaasi qui approche.
« Mais de rien, je n’allais pas te laisser mourir comme ça alors que j’avais tout ce qu’il faut pour te faire tenir encore un peu. Bien battu jeune homme, bien battu. », répond celle-ci en mettant une main sur son épaule et en faisant un clin d’œil à Lihan.
Celle-ci se détourne, particulièrement gênée. Ses sentiments à propos de Corso sont flagrants mais elle aurait préféré les garder pour elle. Elle a l’impression de trahir Soyal, …, encore une fois.
« Allez, on s’arrache. Pas la peine de rester plus que ça. », dit-elle en s’éloignant vers la porte.

Quelques minutes plus tard, ils quittent la base esclavagiste en laissant un monceau de ruines fumantes. Les autres sont déjà repartis, avec les esclaves, en témoignent les colliers qui jonchent le sol. En parcourant la base avant de repartir, elle remarque que l’arbalète de Bowdaar a chanté à plusieurs reprises. Ils sont légions les corps que ses carreaux ont transpercés. Juste avant de partir, elle repère dans une cage un bijou. Un bracelet en or qui a dû être abandonné là dans la précipitation.
Tout le monde se retrouve au point de rendez-vous défini au préalable. Les esclaves n’arrivent pas à croire à leur chance. Ils sont libres. Enfin. Ils remercient chaleureusement leurs sauveurs qui eux-mêmes, très fiers de leur action se congratulent de cette réussite.
Lihan est assise à l’écart. Appuyée sur l’un des montants de sa rampe d’embarquement, elle essaye de faire le tri dans sa tête et dans son cœur. Telmaasi s’approche, consciente du conflit intérieur qui se déroule.
« Vous l’aimez toujours n’est-ce pas ? », demande-t-elle.
« Je ne peux pas l’oublier. Même après tant d’années, il est toujours là. », répond Lihan, la voix enrouée.
« C’est une bonne chose. Vous vous êtes aimés pendant des années, et c’est bien. Vous ne devez pas oublié. Il fait partie de vous. », ajoute Telmaasi en essayant de capter le regard de Lihan.
« Alors pourquoi est-ce que je me sens comme si je l’avais trahi ? », demande Lihan, une larme roulant le long de sa joue.
« Parce que vous considérez que vous n’avez le droit d’aimer qu’une seule fois. Ce qui est absurde, et totalement faux. », lui répond Telmaasi en essuyant la larme.
« Comment … », commence Lihan qui ne comprend pas ce que Telmaasi essaye de dire.
« L’amour est une force Lihan, il fait partie de la Force. Il est partout, il nous entoure. Il est parfois volage, parfois inconditionnel. Mais surtout, il ne se commande pas. Vous avez aimé Soyal, au-delà de toute raison. Et là vous ressentez quelque chose pour ce jeune Corso. Vous ne trahissez personne. Que Soyal soit encore vivant ou pas, cet amour que vous avez pour lui ne doit pas vous empêcher de vivre. Il ne doit pas vous détruire. L’amour est beau, ne le laissez pas vous empêcher de vivre. », ajoute Telmaasi en réponse à sa question non prononcée.
Lihan pleure pendant quelques minutes, de joie et de douleur. Elle se laisse aller pour la première fois depuis qu’elle l’a quitté. Telmaasila berce doucement, la réconforte. Après un ultime sanglot, Lihan se relève et demande :

« Comment pouvez-vous en savoir autant sur l’amour ? Vous n’êtes pas autorisé à … »
« Cette règle est l’une des plus connues des profanes. Mais je vais vous apprendre 2 choses. La première c’est que cette règle n’a pas été prévue pour faire du mal. Vous avez-vous-même été le témoin de ce que peut produire un « débordement ». Cette règle existe parce qu’il y a un risque, et tant que manipulateur de la force, les jedis sont dotés d’une puissance qui si elle tourne du mauvais côté est très dangereuse. Nous cherchons donc à contrôler, à prévenir. La seconde c’est que cette règle ne constitue pas un absolu. Si le ou la jedi est conscient à la fois de son amour et de son rôle de jedi, ainsi que son ou sa conjointe, alors l’amour peut s’épanouir et donner de la beauté. »., répond Telmaasi.
« Je ne savais pas. Je ne m’étais jamais interrogé là-dessus. Je trouvais juste ça injuste. », ajoute Lihan.
« Beaucoup de monde le pense. Et je dois avouer que l’ordre jedi ne cherche pas à s’expliquer, ce qui engendre forcément des interprétations. », dit Telmaasi en souriant.
« Que dois-je faire ? Que dois-je dire ? », demande Lihan le regard perdu.
« Soyez vous-même. Cessez de vous mentir et réapprenez le bonheur. Si celui doit être dans les bras d’un homme, qu’il en soit ainsi. Et puis, c’est tellement agréable d’être dans les bras de l’être qu’on aime. », répond Telmaasi avec un clin d’œil.
« Alors vous-même … », comment Lihan surprise.
« Oui, moi-même je vis actuellement une relation amoureuse. Et chaque jour elle me comble et me donne envie d’aller toujours plus loin. », répond Telmaasi avec un doux sourire.

Pendant de longues minutes elles ne parlent plus, se contentant de la présence de l’autre, et savourant la quiétude et la satisfaction de la victoire. Puis une silhouette s’approche. Telmaasi est la première à voir Corso et se lève.

« Nous parlons demain, pour l’heure, je vous laisse réfléchir. Ou agir, à vous de décider. Bonne nuit Lihan. », dit-elle en s’éloignant.
« Merci Telmaasi, merci pour tout. », dit Lihan en la regardant s’éloigner.

Corso laisse passer encore quelques minutes avant de s’avancer vers Lihan.

« Capitaine ? Puis-je ? », demande-t-il en approchant timidement.
« Bien sur Corso. Viens. Je suis resté seul assez longtemps pour pouvoir profiter des autres. Que puis-je pour toi ? », répond Lihan en désignant la place que Telmaasi a quitté quelques minutes plus tôt.
Il s’assied, mais se tord les mains dans tous les sens. Il veut parler, mais les mots ne quittent pas sa bouche. Il veut la regarder, mais n’ose tourner la tête vers elle.
« Décidément, les situations de combat sont plus faciles à gérer. », dit-il n’y tenant plus.
« Oui, c’est vrai, tout est plus clair. », répond Lihan.

Puis elle l’attire à lui et pour la première fois, leurs lèvres se touchent. Une bouffée de chaleur s’empare d’elle quand les bras de Corso viennent l’entourer d’un hâle protecteur. Elle se sent fondre dans cette douceur. Leur étreinte se prolonge, deviens plus sauvage, et finalement, n’y tenant plus, ils se précipitent dans la cabine de Lihan et se livre tout entier à l’amour.
C’est seulement au petit matin que Lihan quitte les bras de Corso. Elle se rend dans sa douche et alors que l’eau coule sur elle, elle se sent pour la première fois propre depuis de nombreuses années. Corso la rejoint et là encore, elle s’offre à lui, redécouvrant l’amour.

Après le petit-déjeuner, Lihan va parler avec Griggs et sa bande. Ceux-ci vont se charger de transporter les esclaves jusqu’en lui sur et de veilleur sur eux le temps qu’ils se reconstruisent. En guise paiement, ils gardent les 2 droïdes de combat et le vaisseau volé aux impériaux. Lihan passe d’ailleurs 2 appels pour obtenir une nouvelle identification pour le vaisseau et leur permettre de voyager en toute sérénité.

Puis, ils s’en vont. Lihan se rend alors à bord de son vaisseau ou l’attendent Corso et Bowdaar, ainsi que Telmaasi qui est accompagnée d’un homme assez grand et plutôt mignon.

« Bonjour Lihan, je te présente Felix, mon compagnon. », dit Telmaasi en venant la saluer

Lihan salue Telmaasi, puis Felix et ensuite retourne se nicher dans les bras de Corso tout en demandant à Bowdaar de lui servir du thé. Autour d’un second petit-déjeuner, très apprécié de Bowdaar qui s’en donne à cœur joie comme de bien entendu, les gens font connaissance. Lihan révise son jugement sur les jedis, et apprécient de plus en plus Telmaasi. Celle-ci raconte pourquoi elle a cherché à rejoindre Lihan et Lihan apprend par cette occasion que l’ordre jedi n’a jamais vraiment perdu sa trace. Une grande complicité s’installe entre elle 2, notamment de par la haine qu’elles vouent toutes les 2 aux esclavagistes. Corso et Felix, quant à eux, s’entendent comme larrons en foire, et passent leurs temps à comparer leurs tactiques et matériels.

Finalement la journée se passe en discussions et repas. Pour la première fois depuis des années, Lihan prend plaisir à se poser un peu. Elle qui a parcouru la galaxie sans s’arrêter de peur de se faire rattraper, se moque royalement de ce qui se passe autour d’elle et goûte au bonheur de se prélasser dans les bras de Corso tout en discutant avec des amis.
Le soir venu, chacun se retire dans son vaisseau. La plus grande animation de la journée fut d’empêcher Bowdaar le wookie et Quyzen le trandoshan de se battre. Une histoire de meilleur chasseur à laquelle Quyzen semblait attaché énormément d’importance.

Le lendemain, les 2 nouvelles amies se quittent. Mais une alliance vient de naître, et elles n’ont pas finis de frapper ensemble l’empire et les esclavagistes, leurs ennemis jurés.